Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/88

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moi, et comme il faut que l’antipathie qui nous sépare se manifeste en toutes choses, c’est du feu qu’il a sauvé madame Aouda, et c’est de l’eau que je devais vous sauver… Voilà !

PASSEPARTOUT.

C’est vrai, au fait !… La chambre de ces dames est prête.

NÉMÉA.

Viens, Aouda.

AOUDA.

Oui, ma sœur ! Ah ! je tombe de fatigue !

ARCHIBALD.

Je vais maintenant m’enquérir de quelque moyen de transport pour gagner la ville.

AOUDA.

Vous espérez donc que M. Fogg arrivera encore à temps ?

ARCHIBALD.

Ah ! cela m’est bien égal !

PASSEPARTOUT, allumant du feu.

Il arrivera, j’en réponds ! Ah ! dame ! la chance a été contre nous. L’accident de machine survenu au Rangoon nous a d’abord forcés de relâcher à Singapore, et nous avons perdu…

ARCHIBALD.

Douze heures environ !… c’est quelque chose.

PASSEPARTOUT.

Après cela, nous trouvons à noliser un bateau pilote pour nous conduire à Hong-Kong…

NÉMÉA.

Et une effroyable tempête nous a jetés… Où sommes-nous ici, monsieur Corsican ?

ARCHIDALD.

Sur la côte ouest de l’île de Bornéo, à quinze lieues, je crois, de la ville.

PASSEPARTOUT.

Et nous perdons encore ?…

ARCHIBALD.

Douze autres heures, ce qui constitue un bon petit jour de retard.

PASSEPARTOUT.

Mais que nous pourrons regagner si nous arrivons avant ce soir à