Page:Lescour - Telenn Remengol.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
IX
PRÉFACE

tives, le respect exagéré des besoins physiques, poussent le siècle au matérialisme.

Mais, grâce à Dieu, la poésie n’a pas encore rendu le dernier soupir ; elle n’a pas encore exhalé sa dernière note, la harpe armoricaine. Au milieu de cette prose et de ce réalisme qui nous débordent, il est des poètes qui maintiennent haut le drapeau national, celui du spiritualisme, et qui vont puiser leurs inspirations au foyer domestique, aux sources pures de la foi catholique.

Ils ne sont pas rares dans la Bretagne, cette vieille terre classique, où se sont conservées intactes les naïves traditions des premiers âges et les saintes croyances de nos pères ; ils ne sont pas rares sur ce sol pittoresque que foulent les fus des Celtes, race de fer, indomptable comme les vagues qui déferlent sur ses falaises ; sur cette terre d’Armor où règnent la foi, l’honneur, la loyauté, — et parmi eux nous distinguons principalement le Barde de Notre-Dame de Rumengol.

Que de fois dans les jours de Pardons, n’avons-nous pas entendu un chantre rustique, debout sur les marches de la croix du bourg, entouré d’une

foule silencieuse, chanter les Gwerz du Barde

0*