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XI
PRÉFACE

lame, la foi, l’amour ; on, y trouve aussi l’harmonie de la phrase, la cadence et le rhythme.

Il s’en exhale un parfum si vrai de poésie, l’émotion y est tellement contagieuse que l’ivresse vous gagne, votre esprit plane dans des régions jusqu’alors inconnues, et le rêve du poëte s’emparant de votre âme, vous croyez entendre dans la forêt ténébreuse les soupirs plaintifs d’une harpe harmonieuse, et vous suivez l’ombre blanche du saint Patron de la Bretagne, qui s’évanouit derrière les chênes séculaires, après avoir déposé entre les mains du Barde la harpe retentissante de Rumengol.

Lorsque le poëte vous peindra la bien-aimée de son cœur, celle à laquelle il est uni par des liens sacrés, lorsque vous lirez ann Hini a garann, votre regard agréablement étonné suivra le vol capricieux de sa pensée. Vous écouterez avidement l’expression que laisse tomber, goutte à goutte, un vers cadencé comme une vibration qui fait frémir les cordes d’une lyre, mélodieux comme le murmure du ruisseau qui poursuit son cours capricieux sous les églantiers de ses rives vierges ; les images poétiques se déroulent et étin