Page:Lescour - Telenn Remengol.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
XII
PRÉFACE

cellent comme des myriades d’émeraudes diaphanes que les rayons du soleil font scintiller sur les pelouses, au milieu de l’écume verdoyante de la rosée. Ces vers, frappés avec art, limés avec élégance, vous renvoient des effluves bibliques, vous vous dites que le poète a puisé son inspiration dans les poëmes hébraïques et vous croyez lire un feuillet détaché du Cantique des Cantiques : pure est la forme, pure est le visage de l’ange aimé et l’on se dit : « Heureuse celle qui a su inspirer des vers aussi suaves, aussi harmonieux !..

Jamais notre poète n’est mieux inspiré que lorsqu’il traduit les impressions de son âme, tendre comme celle de Chateaubriand ; quel charme, quelle fraîcheur, quelle tendresse admirable dans ce chant : eur Vamm hag he Bugel ! Le père, penché sur le berceau de son fils chéri, voudrait sonder l’avenir et lui arracher ses secrets ; il voudrait connaître la destinée de celui qui dort dans le berceau de l’âge d’or. Il considère l’âpre sentier de la vie, que tout être humain doit gravir. Les pieds de l’enfant de sa tendresse seront peut-être meurtris par les pierres du chemin et ensanglantés par les ronces et les épines des taillis !