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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS

complète. Il importait qu’il n’en fut pas ainsi ; car, disait l’illustre Evèque, de la conservation du langage breton dépend celle de la Foi dans notre pays.

Convaincu de cette vérité, Mgr Graveran mit donc tout en œuvre pour favoriser le système de Le Gonidec ; il fit rédiger, sur cette méthode alors nouvelle, la traduction des Annales de la Propagation de la Foi, traduction qui déplut, parce qu’elle annonçait qu’il faudrait bientôt rompre avec un doux passé.

Une opposition systématique s’éleva contre Mgr Graveran, mais l’école Le Gonidec ne continua pas moins à poursuivre sa noble tâche et depuis cette époque, elle seule, ses œuvres le prouvent, a fait d’immenses progrès. — Cependant, aujourd’hui encore, une critique ignorante et passionnée, asservie à un système sans goût, mais trouvant son compte à appuyer sa paresse sur la faveur accordée dans certain diocèse à l’élément français et à tout système graphique qui se présente, armée de raisonnements puisés dans l’absurde ; oui, cette critique ingrate encensant le Dieu du jour, ne rappelle le passé que pour chercher à jeter la défaveur sur lesactes honorables de l’illustre prélat défunt. — Vipères écloses au nid de la colombe, sifflez, aiguisez vos dards ! vous aurez beau faire, vous n’étoufferez jamais, ni la vérité qui brille comme le soleil, ni la reconnaissance qui vit et vivra, immortelle, aux cœurs des vrais Bretons. Différente de la vôtre, leur reconnaissance ne se scelle pas à la pierre tumulaire ; ils gardent la mémoire de leur évêque, de même qu’ils ont gardé celle des vieux saints de leur pays et des hommes apostoliques qui les ont évangélisés, tels que le P. Maunoir et Michel Le Nobletz, rappelés et chantés dans des Gwers encore populaires en Bretagne.

Pour tout ce qui concerne la vie et les actes de Mgr Graveran