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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS

modèle des amis, le plus aimable des hommes. Ses connaissances étaient grandes en théologie, en histoire, en littérature et en droit civil ; aussi prêtres et laïques, pauvres et riches, aimaient à le consulter ; la droiture de son cœur et la rectitude de son jugement lui rendaient familières les questions les plus difficiles, et ses conseils étaient toujours frappés au coin de la sagesse, de la prudence et de la vérité.

Après avoir exercé le saint ministère sur différents points du diocèse de Quimper, l’abbé Kerloc’h fut nommé recteur de Hanvec, qu’il a gouverné pendant 14 ans. Il trouva dans cette importante paroisse beaucoup à faire, beaucoup à réformer. Il se mit courageusement à l’œuvre. Mais le bien ne se fait pas sans peine, sans obstacles. Hélas ! quel bienfaiteur, ici bas, n’a rencontré la persécution sur le chemin de ses bienfaits ? On excuse le mal, on ne pardonne pas le bien. L’abbé Kerloc’h ne fit pas exception à cette règle, qui pour être générale n’en est pas moins triste, moins désespérante, si l’on ne savait, en même temps, que la vertu s’épure dans la persécution ; que pour le chrétien, le chemin du Calvaire est aussi celui des élus. Ce dernier trait de ressemblance avec le Bon-Pasteur ne fut pas épargné à l’abbé Kerloc’h ; il eut donc à lutter contre le génie du mal ; il le fit avec persévérance, sachant que la persévérance seule couronne. Que de fois dans le cours de ces persécutions sans nombre, ces tracasseries sans fin, n’a-t-il pas vu ses actes les plus louables méconnus, ses intentions les plus pures odieusement calomniées !.. Que de fois alors, dans l’amertume de sa douleur, ne s’est-il pas écrié avec le Roi-Prophète : Amici mei steterunt contrame !… C’est dans ces moments d’angoisse et de découragement qu’il aimait à faire ce qu’il appelait son pélerinage de Rumengol. Là, au pied de Notre-