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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS
Les Jeunes Bardes de Breiz-Izel

(4, page 64.) Depuis quelques années, un grand nombre d’hommes de talent et de cœur se sont appliqués à étudier et à apprendre la langue de la vieille Armorique. Parmi eux se distinguent l’abbé Le Joucour, professeur au collège de Plouguernevel ; l’abbé Guitterel, précepteur à Lamballe ; l’abbé Le Mercier, vicaire de Maël-Carhaix ; l’abbé Hingant, auteur d’une grammaire bretonne, chef-d’œuvre de clarté, de précision, de raison et destinée, à notre avis, à faire progresser la langue bretonne par les principes nouveaux qu’elle élucide.

Ces jeunes savants portent haut la bannière de la Bretagne, bannière antique de la foi et de l’honneur, car à l’exemple de leur illustre évêque, ils se sont dit : Le jour où la langue bretonne périra en Bretagne, ce jour-là la foi périra avec elle.

Quand le bon exemple vient de haut, il opère des miracles.

Monseigneur David, dès son entrée dans son diocèse de Saint-Brieuc, s’inspira des paroles de saint Paul et se fit un devoir d’apprendre la langue de ses diocésains. Qu’y a-t-il de plus triste, en effet, qu’un pasteur qui ne connaît pas la langue de ses ouailles ? Mgr Godefroy Saint-Marc, devenu Métropolitain de la Bretagne, voulut aussi étudier la vieille langue de nos pères et, dans ce dessein, il appela près de lui un érudit celtologue, l’abbé Herpain, qui, lui aussi, avait appris le breton par amour pour cette belle langue. Notre illustre Métropolitain, par une heureuse inspiration, tenait à honneur d’être trouvé à même de juger avec connaissance de cause les écrits que des auteurs bretons auraient portés en appel devant son tribunal, et c’est en effet ce qui a eu lieu : la traduction bretonne de l’Imitation de Jésus-Christ a obtenu cet honneur. Honneur donc au généreux Archevêque de