profonde révérence au roi, qui ne put s’empêcher, dans l’excès de son admiration, de s’écrier : « Voici l’incomparable, et celle qui mérite ma couronne.
— Seigneur, lui dit-elle, je ne suis pas venue pour vous arracher un trône que vous remplissez si dignement ; je suis née avec six royaumes : permettez que je vous en offre un, et que j’en donne autant à chacun de vos fils. Je ne vous demande pour toute récompense que votre amitié, et ce jeune prince pour époux. Nous aurons encore assez de trois royaumes. »
Le roi et toute la cour poussèrent de longs cris de joie et d’étonnement. Le mariage fut célébré aussitôt, aussi bien que celui des deux princes ; de sorte que toute la cour passa plusieurs mois dans les divertissements et les plaisirs. Chacun ensuite partit pour aller gouverner ses États : la belle Chatte blanche s’y est immortalisée, autant par ses bontés et ses libéralités que par son rare mérite et sa beauté.