Page:Lescure - Le Monde enchanté.djvu/444

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans le cabinet de la reine. Après qu’elles se furent bien embrassées, car il n’y a pas une grande différence d’une fée à une reine, ayant presque le même pouvoir, la fée Tu-tu lui dit qu’elle verrait bientôt son fils, qu’elle la priait de ne point s’inquiéter et de ne prendre aucun chagrin de ce qu’elle verrait arriver ; qu’elle serait bien trompée, ou qu’elle lui promettait une joie à laquelle elle ne s’attendait pas, et qu’elle serait un jour la plus heureuse de toutes les créatures.

Les gens du roi s’enquirent tant du prince et le cherchèrent avec tant de soin, qu’étant arrivés à la maison des roses, ils le trouvèrent.

Ils le ramenèrent au roi, qui le gronda brutalement, comme s’il n’eût pas été le plus joli garçon du monde. Il vivait triste auprès de son père, pensant à la belle Mirtis. Enfin son chagrin parut si fort sur son visage, qu’il fut obligé d’en faire confidence à la reine sa mère, qui le consolait extrêmement. « Si vous vouliez monter sur votre belle haquenée, lui disait-il, et venir à la maison des roses, vous seriez charmée de ce que vous y verriez. » La reine y consentit volontiers ; elle y mena son fils, qui fut ravi de revoir sa chère maîtresse.

La reine fut étonnée de sa grande beauté, de celle de Lirette et de Finfin. Elle les embrassa avec autant de tendresse que s’ils eussent tous été ses enfants, et conçut dès ce moment même une grande amitié pour la bonne femme.

Elle admira la maison, le jardin, toutes les singularités qu’elle y vit. Quand elle fut retournée, le roi voulut qu’elle lui rendît compte de son voyage : elle le fit naturellement. Il lui prit une forte envie d’aller voir aussi tant de merveilles. Son fils lui demanda la permission de l’accompagner ; il y consentit d’un air bourru, parce qu’il ne faisait jamais