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LES OISEAUX.

Aussi, la loi dite de Grammont est intervenue pour réprimer des écarts de ce genre.

C’est dans le même but que se sont fondées des Sociétés protectrices d’animaux.

Le sentiment de compassion, qui est leur mobile, a inspiré à de grands écrivains des pensées qu’il est bon de reproduire :

Buffon : « La cruauté envers ces êtres animés et bons, qui vivent au milieu de nous et qui n’y vivent que pour satisfaire à nos besoins, nous procurer des jouissances et concourir à nos plaisirs, est une flétrissure pour les nations civilisées… Malheur à l’homme qui ne sait pas compatir aux souffrances des animaux !… L’homme méchant et dur laisse percer son caractère, malgré sa dissimulation, et on le voit souvent donner d’autres preuves d’inhumanité ».

Rousseau : « Ce plaisir (en parlant de la chasse aux petits oiseaux) endurcit le cœur ; il accoutume au sang et à la cruauté ».

Cormenin : « Ne maltraitez pas les animaux ; car ils ne peuvent se défendre, et ce serait lâche ; car ils souffrent, et ce serait cruel ».

Lamartine : « Comprendre l’animal dans le cercle des devoirs et des miséricordes qui nous sont imposés, c’est améliorer l’homme lui-même ».

Enfin, en recommandant, dans toutes les occasions, la protection des oiseaux, le cardinal Donnet s’est appuyé aussi bien sur les traditions et les Écritures saintes que sur la morale et la science ».

Comme être doué d’instincts supérieurs et d’une grande sensibilité, l’oiseau a donc partiellement droit à notre respect. Ce droit est plus étendu pour