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DANS LES HARMONIES DE LA NATURE.

arbres, que ne lui restera-t-il pas encore à faire ! Une femelle de hanneton pond jusqu’à cent œufs, et sur la lisière des bois, les branches des jeunes arbres plient sous le poids de ces insectes.

En présence de ces difficultés, n’oublions jamais que les oiseaux sont chargés par le Créateur d’immenses travaux, quelquefois impossibles pour nous, et qu’ils les exécutent à des conditions de prix que nous n’obtiendrions de personne.

J’ai élevé un corbeau qui mangeait, par jour, une centaine de hannetons ; il allait jusqu’à 112. Au mois de mai dernier, j’ai ouvert dix estomacs de jeunes corbeaux qui tous regorgeaient de ces insectes.


§3. — NOUS AVONS LE DROIT DE TUER LES OISEAUX QUI SONT DEVENUS NUISIBLES, MAIS DANS DES PROPORTIONS TELLES QUE LEURS ESPÈCES SOIENT TRÈS-RÉDUITES, SANS ÊTRE ENTIÈREMENT DÉTRUITES.


Est-ce à dire que les oiseaux sont tous et toujours utiles et jamais nuisibles, et que notre droit de les tuer ne doit pas être plus étendu que nous l’avons dit ? Non.

Il est très-peu d’oiseaux qui ne causent quelques dommages ; mais, si nous tenons compte du bien qu’ils nous font, nous pourrons reconnaître qu’ils se réservent une part insignifiante de la richesse qu’ils produisent.

Nous aurions mauvaise grâce à nous plaindre qu’un oiseau ne nous procure qu’une valeur de 10 francs au lieu de 10 fr. 50, et à oublier que la créance de l’ouvrier est privilégiée.