leur couvert, elles les privent de la lumière directe indispensable à toute végétation, et qu’ainsi elles les font ou dépérir ou mourir.
De ce fait les exemples sont fort nombreux. C’est l’histoire de beaucoup de graines et de fruits qui tombent de l’arbre, de tiges qui jaunissent et meurent ; les forêts empiètent toujours sur la plaine. Quand une coupe de bois vient d’être faite, les ronces poussent et éliminent beaucoup de semis, et, quatre ou cinq ans plus tard, elles sont elles-mêmes éliminées par les taillis qui leur ont survécu et qui croissent dès lors proportionnellement plus qu’avant. Les essences les plus vigoureuses prennent ensuite le dessus ; ainsi le chêne devient à la végétation ce que l’aigle est aux oiseaux, et il domine dans la plupart de nos forêts ; cependant, dans certains sols, il est dominé par le hêtre.
Quelquefois aussi un végétal est éliminé soit totalement, soit partiellement, par d’autres végétaux qui viennent s’implanter sur lui. Au nombre de ces parasites se trouvent le gui et la plupart des espèces de champignons. De ces cryptogames, beaucoup sont très-petits et même microscopiques, comme l’oïdium ; mais ils se multiplient d’autant plus. D’autres, comme le dedalea quercina et le perypolus sont très-gros et plus durs que le liége.
Dans ces diverses circonstances, l’agent éliminateur n’agit que dans son voisinage, il n’étend plus loin son action qu’à l’aide des animaux et surtout du vent, qui transportent ses semences ; néanmoins cette action reste très-circonscrite sous ce rapport.