quable augmentation de forces, pourraient en peu de temps, s’ils n’étaient contenus, couvrir de ruines le règne végétal ; alors, au lieu d’être de bienfaisants éliminateurs, ils deviendraient les consommateurs des produits de la terre et les plus grands ennemis de l’homme.
Dieu merci ! ce danger n’est pas à craindre ; mais l’expérience nous prouve que partiellement ces malheurs peuvent nous atteindre.
Souvent nous payons aux insectes un tribut plus élevé que celui que nous demande l’État ; il n’est pas un jardinier, un cultivateur, un vigneron, un forestier qui n’ait gémi sur cet impôt désastreux.
M. Arbeaumont, pépiniériste à Vitry-le-François, estime à 10,000 fr. les pertes que lui ont causées les vers blancs du hanneton en 1870 ; sur 5,000 pieds d’églantiers, 4,000 ont eu leurs racines rongées par ces insectes, quoiqu’il eût pratiqué le hannetonnage et répandu sur la terre quelques produits chimiques recommandés.
M. Regnault, pépiniériste à Bulgnéville (Vosges), estime qu’en 1872 les vers blancs lui ont détruit environ 5.000.000 de plants forestiers.
À Épagne (Aube), les pépinières de MM. Leclerc frères, dans lesquelles les vers blancs du hanneton ne s’étaient jamais montrés, ont été envahies par ces insectes, en 1870, à tel point que les plantations faites cette année-là ont été ravagées presque complétement.
« Suivant la grandeur d’un arbre », dit Gloger[1], il suffit ordinairement de 2, 3, 4 ou 5,000 chenilles
- ↑ Gloger, de Berlin, De la nécessité de protéger les animaux utiles, p. 44.