la production, n’étaient pas eux-mêmes modérés par d’autres forces.
Aussi, quand les hommes, par incurie ou ignorance, neutralisent ce contre-poids des forces naturelles, ils occasionnent des pertes qui se chiffrent par des millions. MM. Ducuing et de la Sicotière estiment à 300.000.000 les pertes annuelles moyennes que les insectes occasionnent à la France, et dans cette évaluation ils ne comprennent pas les ravages du phylloxéra vastatrix[1].
M. de la Sicotière ajoute :
En admettant que la production de la France, année moyenne, soit de 48.000.000 d’hectolitres de vins, de 95.000.000 d’hectolitres de blé, de 32.000.000 de quintaux de betteraves, et que cette production dans son ensemble représente une valeur de plus de 3 milliards, il faut reconnaître, avec un savant entomologiste, M. Guérin-Menneville, que les dommages annuels atteignent un dixième, un cinquième, parfois même le quart des récoltes, soit au minimum 300.000.000. Dans cette évaluation ne sont pas compris les 300.000.000 du phylloxéra. C’est donc un impôt total de plus de 600.000.000, de près d’un milliard, suivant quelques économistes, c’est-à-dire deux ou trois fois plus lourd que l’impôt foncier, y compris les centimes additionnels, que les insectes nuisibles prélèvent chaque année sur nos récoltes.
Et cet impôt va toujours croissant.
- ↑ Rapport de M. Ducuing à l’Assemblée nationale, 7 fév. 1874 ; Rapport de M. de la Sicotière au Sénat, 10 déc. 1877.