toutes les éventualités, ou se détacher de leur groupe ou se joindre à un autre.
C’est pour des raisons du même genre que les éliminateurs me semblent avoir été créés en si grand nombre et de taille si différente.
Afin de se porter de préférence là où l’élimination en détail est nécessaire, il fallait de l’intelligence et de la volonté à l’agent éliminateur. Or, si fort que soit l’instinct qui le pousse à accomplir sa tâche, l’animal conserve encore assez d’initiative pour dévier de la voie qui lui est tracée, et, dans la nature, les opérations de l’élimination sont trop importantes, pour rester à la merci de l’erreur, de la mauvaise volonté, de la maladie, de la mort, de l’épidémie. La création d’éliminateurs même d’une seule espèce pour chaque spécialité d’élimination végétale, n’eût pas offert assez de garantie. Avec des animaux d’aptitude et de constitution différentes, il y avait plus de chance pour que, les uns étant empêchés, d’autres pussent les suppléer, qu’il y eût plus de concurrence, et pour que l’élimination fût assurée. Enfin un autre moyen de donner à ce travail plus de puissance et plus de permanence, c’était d’en créer parmi ces espèces quelques-unes de plus forte taille et par suite capables, quoique en nombre restreint, d’éliminer davantage, sans multiplier les déplacements, et quelques autres avec des moyens de locomotion plus rapide, mangeant beaucoup, en raison de l’exercice qu’elles sont obligées de prendre et pouvant se transporter vite là où un surcroît d’élimination est nécessaire.
Organisés de la sorte, les végétalivores auraient même trop détruit dans beaucoup de circonstances,