et il fallait aussi modérer leur action, ce qui n’était avantageusement possible qu’en réduisant leur nombre par la mort et particulièrement en les faisant manger. Or, ils ne pouvaient être tués et mangés que par des animaux plus forts qu’eux et en général plus gros, en sorte que les éliminateurs des végétalivores devaient être de plus grande taille que ces derniers.
Pour des raisons du même genre, il était bon que cette première série d’animalivores eût pour la contenir à son tour une seconde série d’animalivores également plus forts qu’eux, les rapaces et les voraces.
Un autre moyen de modérer l’action des éliminateurs était d’en limiter le nombre, en limitant leur reproduction.
Or, nous constatons que les animaux de la première série sont de taille moindre que ceux de la seconde, que ceux-ci sont moins gros que ceux de la troisième et que plus les éliminateurs sont petits, plus leur reproduction annuelle est abondante. Deux pucerons du printemps sont la souche annuelle d’un quatrillion d’individus, tandis que pendant un an la fauvette grisette n’a que dix petits en deux nichées, et le milan royal trois en une.
C’est ainsi que l’élimination en détail des végétaux a nécessité la création d’agents animés très-nombreux, tous de taille relativement petite, mais cependant de grosseur variée et d’une fécondité d’autant plus grande qu’ils sont petits. C’est ainsi que l’élimination a été activée et modérée suivant les circonstances et par suite régularisée et fixée toujours dans de sages limites.