Ainsi encore a été établie l’admirable hiérarchie des éliminateurs.
Au degré inférieur de leur échelle sociale se trouvent les végétalivores, dont une tâche principale est de déplacer la force végétale quand elle se porte trop abondamment sur une partie d’une plante, d’un arbre ou d’un groupe de végétaux, pour la forcer à se répartir et concentrer sur le reste et à donner ainsi des produits d’une plus grande valeur.
Les éliminations pratiquées par les agents de la seconde série ont pour conséquence directe de diminuer le nombre et par suite l’action de ceux de la première et de laisser ainsi à la production végétale une partie des plantes ou des parties de plantes qu’il est nécessaire de ne pas détruire.
Par un même genre d’action, les éliminateurs de la troisième modèrent la deuxième série et, par voie de conséquence, ils activent la première et prennent une nouvelle part à l’élimination des végétaux.
Cette chaîne de régulateurs se continue quelquefois, comme autant de contre-poids variés, au delà de ces trois degrés. Ainsi il arrive qu’une feuille est éliminée par une chenille, la chenille par un coléoptère, le coléoptère par une pie, la pie par un faucon crescerelle, la crescerelle par l’homme.
Il se trouve aussi qu’un éliminateur qui détruit la nichée d’un autre éliminateur a ses petits dévorés par ce dernier. Un chat sauvage épie le moment où l’oiseau de proie quitte son nid pour prendre les jeunes, et j’ai vu sur un nid de milan