Vous pouvez discuter l’inconnu qu’il habite !
Mais vous ne saurez rien que prier à genoux !
Dieu seul tient la boussole et conduit la bataille ;
Il laisse de son seuil approcher l’orgueilleux,
Et quand l’aérostat pense toucher aux cieux,
Il aboutit au lit de paille.
On a vingt ans ! on part ! on croit !
Mais follement séduits par de trompeurs mirages,
N’élevons pas la vie au-dessus des nuages !
Car le temps passe ; on doute ! on vieillit ; on a froid !
À la réalité condamnés à nous rendre,
Nos rêves montaient haut, il nous en faut descendre !
Les ancres, le lest, notre appui,
C’est le bonheur perdu, quand la jeunesse a fui !
Notre âme meurtrie, épuisée,
De Dieu lui seul attendant son secours,
C’est notre nacelle brisée
Par les longs combats de nos jours !
Fraîches illusions, pensée inassouvie,
Tout dément ici notre espoir ;
Le beau matin fait place aux ténèbres du soir !
Le Ballon géant, c’est la vie !