ils s’asseyent à terre vis-à-vis l’un de l’autre, pareils à deux tringas des steppes.
C’était la première fois que j’avais l’occasion d’assister à une telle scène, aussi m’intriguait-elle au plus haut point.
Cependant les deux Tatares s’empoignent réciproquement la main gauche, écartent les jambes et se placent pieds contre pieds ; après quoi ils crient :
— Donne !
Que veulent-ils se faire « donner » ? je ne le devine pas, mais dans le groupe formé par leurs compatriotes on répond :
— Tout de suite, batchka, tout de suite.
Et du milieu de cette foule sort un vieux Tatare à la physionomie grave qui tient dans ses mains deux fouets de dimension respectable ; il les montre au public ainsi qu’à Tchepkoun et à Bakchéï.
— Regardez, dit-il, — ils sont exactement pareils.
— En effet, crient les Tatares, — nous voyons tous qu’il n’y a aucune différence