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Page:Leskov - Le Voyageur enchanté.djvu/102

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entre ces deux fouets. Les choses ont été faites consciencieusement. Qu’ils se mettent en place et commencent !

Bakchéï et Tchepkoun saisissent avec empressement les nagaïkas, sans attendre que le vieillard les leur donne.

— Un instant ! fait celui-ci.

Lui-même remet un des fouets à Tchepkoun, l’autre à Bakchéï, puis il frappe à trois reprises dans ses mains… À peine ce signal a-t-il été donné que Bakchéï cingle de toute sa force le dos nu de Tchepkoun, ce dernier riposte de la même façon et le dialogue continue, rapide et animé, entre les deux adversaires. Ils se regardent dans les yeux, les pieds de l’un appuyés contre les pieds de l’autre, et s’étreignent avec force la main gauche tandis que la droite manie le fouet… Oh, quels coups ils s’allongent ! L’un fait de belles marques, mais l’autre en fait de plus belles encore. Leurs yeux deviennent hagards, leurs mains gauches s’engourdissent, mais ni l’un ni l’autre ne s’avoue vaincu.