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Page:Leskov - Le Voyageur enchanté.djvu/136

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aspect plus riant ; là, du moins, la verdure de la sauge, de l’absinthe ou de la sarriette rompt de loin en loin la monotonie de l’étendue blanche, mais ici l’œil n’aperçoit qu’une surface uniformément brillante… Là, quand le feu a été mis aux herbes, s’envolent des outardes et des bécasses qu’on s’amuse à chasser, on monte à cheval et on les abat avec de longs fouets ; c’est toujours une distraction… Et puis les fraises de la steppe attirent divers petits oiseaux qui emplissent l’air de leurs gazouillements… Et puis par-ci par-là vous rencontrez encore quelques arbustes : une spirée, un pêcher sauvage, un cytise… Et quand, au lever du soleil, le brouillard se fond en rosée, l’atmosphère est fraîche et embaumée par le parfum des plantes… Avec tout cela, bien entendu, on ne laisse pas de s’ennuyer, mais enfin l’existence est assez supportable, tandis que dans les marais salants… Dieu préserve qui que ce soit d’y faire un long séjour ! Là, pendant un temps, le cheval se trouve bien : il lèche le sel et cela le fait en-