nombre de scheiks-zadis, de malozadis, de mamas et de derviches ; tous étaient assis à la turque sur des tapis de feutre ; debout au milieu d’eux se tenaient deux inconnus en qui, malgré leur costume de voyage, on devinait aisément des ecclésiastiques ; ils enseignaient la parole de Dieu à ces fripouilles.
En apercevant des Russes, je sentis mon cœur battre de joie, je me jetai à leurs pieds et j’éclatai en sanglots. Grande fut aussi leur satisfaction lorsqu’ils me virent prosterné devant eux ; tous deux s’écrièrent d’une commune voix :
— Eh ! quoi ? Eh ! quoi ? Voyez-vous, voyez-vous comme la grâce agit ? Elle a déjà touché un des vôtres et il renonce à Mahomet !
— Mais non, mais non, la grâce n’agit pas du tout, expliquèrent les Tatares. — C’est Ivan, un de vos compatriotes, qui est seulement en captivité chez nous.
Ces mots furent un véritable rabat-joie pour les missionnaires. Ils ne voulaient pas croire