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Page:Leskov - Le Voyageur enchanté.djvu/298

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moi, que je lui étais devenue odieuse… ajouta-t-elle à travers ses sanglots ; puis, les yeux fixés devant elle, la malheureuse poursuivit à voix basse :

— Depuis longtemps je sentais qu’il ne m’aimait plus, mais je voulais savoir s’il avait une conscience. Je me disais : Je ne l’importunerai pas de mes plaintes, je m’abstiendrai de toute récrimination ; peut-être qu’à défaut d’amour il me témoignera quelque pitié. Il a eu pitié de moi, en effet…

Et, au sujet de sa rupture avec le prince, elle me raconta de telles niaiseries que j’en suis encore à me demander aujourd’hui comment un homme peut être assez canaille pour se séparer à jamais d’une femme quand il n’a pas contre elle de griefs plus sérieux que cela.