XVIII
Grouchka me fit le récit suivant :
— Après ton départ (c’est-à-dire après que je me fus rendu chez Macaire), le prince resta encore longtemps sans revenir à la maison. Sur ces entrefaites, le bruit qu’il allait se marier arriva jusqu’à moi… À cette nouvelle, je ne fis plus que pleurer… Je maigrissais à vue d’œil… J’avais le cœur malade et mon enfant subissait le contre-coup de l’agitation à laquelle j’étais en proie. « Il mourra dans mon sein, » pensais-je. Et voilà que soudain j’entends dire : « Il arrive ! » J’éprouve un tressaillement de tout mon être !… Je cours à mon pavillon, voulant m’habiller le mieux possible pour paraître devant lui ; je mets des boucles d’oreilles en émeraude et je tire de la penderie celle de mes toilettes qu’il aimait le