n’est pas vrai que j’ai tué une tsigane comme je vous l’ai dit.
— C’est bien, il sera fait selon ton désir.
Le colonel écrivit, mais ne reçut, en réponse à sa lettre, que des renseignements erronés. « Jamais, lui mandait-on, rien de pareil n’est arrivé chez nous à aucune tsigane. Nous avons bien eu ici un Ivan Sévérianoff qui servait chez un prince, mais il a été affranchi et il est mort ensuite chez des paysans de la couronne, les époux Serdukoff. »
— Eh ! que faire maintenant ? Comment prouver que je suis coupable ?
— Mon ami, me dit le colonel, — ne t’avise plus de raconter de telles sottises sur ton compte : sans doute, quand tu as traversé le Koï-Sou à la nage, la fraîcheur de l’eau, jointe au danger que tu courais, a quelque peu dérangé tes facultés intellectuelles ; je suis bien aise pour toi qu’il n’y ait rien de vrai dans les faits dont tu t’accusais. À présent tu seras officier : c’est une fort bonne chose, mon ami, Dieu me pardonne !