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Page:Leskov - Le Voyageur enchanté.djvu/326

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très dure. Ainsi moi, par exemple, ils me battaient sous les yeux de tout le public depuis midi jusqu’à la nuit, et c’était à qui frapperait le plus fort pour mieux divertir les spectateurs. Cela n’avait rien d’agréable. Et, par-dessus le marché, il m’arriva là une aventure fâcheuse à la suite de laquelle je dus quitter la scène.

— Qu’est-ce qui vous arriva donc ?

— Je rossai un prince.

— Comment, un prince ?

— C’est-à-dire, pas un vrai prince, un prince de théâtre : en fait, c’était un scribe du Sénat, un secrétaire de collège[1], mais chez nous il jouait les princes.

— Pourquoi donc l’avez-vous battu ?

— Il ne l’avait pas volé, il aurait même mérité une punition plus sévère encore. Cet homme était un mauvais plaisant qui ne savait qu’inventer pour tourmenter les autres, et nous étions tous victimes de ses pasquinades.

  1. Titre donné aux employés qui appartiennent à la dixième classe du tchin.