Page:Leskov - Le Voyageur enchanté.djvu/328

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vêtement. J’eus pitié d’elle : j’administrai au drôle une sérieuse raclée.

— Et comment cela se termina-t-il ?

— Sur le moment, il n’y eut rien ; l’incident, s’étant passé dans le troisième dessous, n’avait eu d’autre témoin que cette fée ; mais, ensuite, les employés du Sénat prirent tous fait et cause pour leur collègue ; ils exigèrent impérieusement mon renvoi, et, comme c’étaient les premiers sujets de la troupe, le directeur, pour leur faire plaisir, me mit à la porte.

— Et qu’est-ce que vous devîntes alors ?

— Ma sortie du théâtre me laissait sans gîte et sans pain ; la fée reconnaissante me vint en aide ; mais il m’était pénible de recevoir les bienfaits d’une femme fort pauvre elle-même, et je cherchais toujours un moyen de sortir d’une situation pareille. Retourner au fita, je n’y tenais pas ; d’ailleurs, ma place avait déjà été donnée à un autre malheureux ; si bien que je me décidai à entrer dans un monastère.

— À cause de cela seulement ?