Page:Leskov - Le Voyageur enchanté.djvu/56

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— Mais comment donc t’es-tu permis de faire cela ?

— Et elle, pourquoi se permettait-elle de manger mes pigeons ?

— Une belle affaire que tes pigeons !

— La chatte n’est pas non plus une grande dame.

Vous savez, la moutarde commençait à me monter au nez.

— C’est donc quelque chose de bien important qu’une pareille chatte ? poursuivis-je. Et le libellule de répondre :

— Comment oses-tu parler ainsi ? Ne sais-tu pas que c’est ma chatte et que la comtesse elle-même la caressait ?

Ce disant, elle me flanqua un soufflet, mais moi qui dès l’enfance avais aussi la main leste, je n’hésitai pas une minute, je saisis un sale balai et le lui appliquai vigoureusement sur les reins…

Mon Dieu, quelle histoire ce fut alors ! On me conduisit au bureau de l’intendant allemand pour y être jugé suivant la gravité de