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à force d’aimer

— « Non, va, mon chéri… Elle n’est pas affreuse.

— Tu la connais donc ?…

— Je crois deviner qui c’est.

— Elle est très mauvaise, n’est-ce pas ?

— Mon Dieu, elle n’est peut-être pas pire qu’une autre. Mais elle doit nous détester, mon pauvre petit.

— Pourquoi donc ? »

Hélène le regarda en silence, avec un long sourire triste. René reprit :

— « Est-ce vrai que c’est mal de jouer avec sa fille ? »

Il ne reçut pas plus de réponse qu’à ses autres questions. Sa tante, maintenant, se cachait le visage contre sa petite vareuse de marin, et pleurait à son tour.

Pourtant elle eut le courage de se reprendre très vite afin de ne pas attrister davantage l’enfant.

— « Ne parlons plus de tout cela. Demain, » dit-elle, « c’est jeudi. Je n’ai pas de cours. Je te mènerai au Jardin d’Acclimatation. »