garçon. Elle lui fit boire de l’eau sucrée avec de la fleur d’oranger. Et, peu à peu, elle tira quelques renseignements précis de son bavardage incohérent. Le nom de Huguette la jeta dans un grand trouble.
— « Tu es bien sûr, mon mignon, qu’elle s’appelle Huguette, cette petite fille ?
— Oui, tante, tout à fait sûr.
— Ce n’est pas un nom très répandu, » murmura Hélène. « Et je crois me rappeler que sa fille s’appelle ainsi.
— La fille de qui, petite tante ?… De la méchante dame ?… »
Mlle Marinval ne répondit pas. Elle réfléchissait.
— « Mais elles sont deux, » reprit-elle. « Cette petite Huguette a donc une sœur ?
— Germaine n’est pas sa sœur, c’est seulement son amie.
— Et la dame est blonde, n’est-ce pas ?
— Elle a des cheveux jaunes… des vilains cheveux jaunes… Pas des beaux cheveux brun doré comme toi.
— Mais elle est jolie ?
— Oh ! non, tante… Elle est affreuse. »
L’enfant oubliait sa première impression admirative devant ce minois de Parisienne, plutôt insignifiant mais gracieusement rehaussé par une savante toilette. Son appréciation fit sourire Hélène.