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Page:Lesueur - À force d'aimer, 1895.djvu/171

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à force d’aimer

Une scène de cabinet particulier, où Mme Vallery fut prise au piège, et où des coups de revolver partirent sans atteindre personne, fut racontée par les journaux sous des initiales transparentes. M. de Percenay rompit avec sa maîtresse. Celle-ci, découvrant aussitôt qu’elle l’adorait, tenta de s’empoisonner. Huit jours après, elle se portait admirablement et considérait Maurice comme le plus haïssable des hommes. Ce fut surtout pour le fuir qu’elle résolut d’obtenir le divorce, car, plus que jamais liés par leurs intérêts, le député et le directeur du Tunnel sous la Manche restaient inséparables.

Quand il comprit que la résolution de sa femme était, cette fois, bien prise, Édouard Vallery fut consterné. Il sentit que son aveuglement volontaire deviendrait inutile devant les extrémités où se jetterait cette malheureuse, dont le détraquement s’aggravait avec les années. Il éprouva plus de rage que de surprise lorsque, un soir, en rentrant à l’hôtel de l’avenue de Messine, il trouva une lettre de Clotilde lui annonçant son départ avec un amant.

Ce fut alors que commença le fameux procès en divorce, intenté par la femme coupable contre le mari obstiné dans son indulgence. Édouard Vallery déclara qu’il aimait toujours celle qui le trompait et le repoussait. Il supplia les juges de ne pas couronner la faute en prononçant l’irré-