Page:Lesueur - À force d'aimer, 1895.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
289
à force d’aimer

— « Mais enfin, qu’avez-vous l’un contre l’autre ? Qu’il soit exaspéré, qu’il demande une réparation féroce, nous le comprenons, après la façon dont vous l’avez traité. Mais vous, l’offenseur, vous devriez vous tenir pour satisfait, et nous mettre à même de régler plus modérément le combat.

— Je voudrais ce combat plus sévère encore. N’oubliez pas que vous parlez en mon nom, mes amis. Récusez-vous plutôt que de me trahir en ne fixant pas les conditions les plus rigoureuses qu’il soit possible. »

Il n’y avait pas à insister. Les deux témoins promirent de se conformer à ses intentions et le quittèrent.

En passant dans la chambre d’Horace, René se sentait plus troublé qu’il ne devait l’être sur le terrain.

— « Réponds-moi franchement, » dit le socialiste. « Ce n’est pas Chanceuil qui t’a provoqué ? C’est toi qui as cherché ce duel ?

— En effet. C’est moi.

— Comment as-tu su que le possesseur du document, c’est lui ?

— Je l’ai su par une femme.

— Soit, » dit Horace, « garde ton secret. Mais alors pourquoi t’étais-tu engagé à me laisser agir sans me susciter d’obstacles ?

— Mon cher maître, » répondit doucement René, « je n’ai pas de secrets pour vous. Les obs-