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LETTRE À M. ERNEST RENAN

il s’élève aussitôt quelque argument irréfutable ; de telle sorte que la découverte des premiers anneaux de l’évolution ethnologique américaine paraît fuir à mesure que nous faisons des efforts pour y atteindre ou même pour éclairer la question. »

Quoi qu’il en soit, nous n’avons jusqu’à présent rencontré ni au Brésil, ni en nul autre pays d’Amérique aucun de ces monuments érigés par les Phéniciens, comme marque de prise de possession de leurs conquêtes, ainsi qu’ils avaient l’habitude d’en dresser partout où ils abordaient pour la première fois. De plus, dans aucun des dialectes parlés par les tribus de la côte du Nouveau-Monde, il n’a été possible de retrouver le moindre vestige évident de l’idiome phénicien ; ces dialectes n’étaient que des modifications locales, des patois de la langue guarano-tupy, appelée lingua geral parce qu’elle était parlée ou entendue dans tout le pays compris entre La Plata et l’Amazone.

Le Brésil, en particulier, continue à être, à peu prés, selon l’expression de Balbi : « La terra incognita de l’ethnographie américaine[1].

Dans les vieilles chroniques, traitant accessoirement d’ethnographie ou d’archéologie, on trouve les renseignements donnés par Faria y Souza[2] au sujet d’une statue

  1. Introduction à l’atlas ethnographique, Paris, 1826.
  2. Faria y Souza, Historia del Regno de Portugal.