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LETTRE À M. ERNEST RENAN

croire capable d’avoir copié ces caractères de quelque vieux bouquin, et dire que je faisais passer pour mienne une traduction d’autrui ; d’autres, moins injurieux pour mon caractère, mais plus ingénus, pensaient que j’avais pris des griffonnages pour des lettres phéniciennes ; d’autres, enfin, je ne sais si c’était par plus d’ignorance ou plus de malveillance, firent courir le bruit que cette inscription n’était qu’une attrape forgée par quelqu’un de mes ennemis, et l’on citait le nom d’individus qui ne savent même pas le portugais, leur langue maternelle, qui en ignorent les règles, bien qu’ils parlent et écrivent l’allemand, l’anglais, le français, naturellement avec une égale incorrection grammaticale. De tels hommes ne sont nulle part dignes d’attention, et ici pas plus qu’ailleurs, on ne leur accorde grande importance.

Il y avait pourtant la partie sérieuse de la classe éclairée, celle à laquelle nous devons l’explication de nos actes publics ; il y avait aussi l’obligation de faire connaître à tout le monde la nature de cette inscription, puisque bien malgré moi tout le monde avait été informé de l’existence de cette curiosité.

Du moment ou j’avais arraché le voile qui couvrait l’origine de cette singulière affaire, il était de mon devoir de mettre le public dans la confidence de ce secret, en me servant du moyen auquel j’avais eu recours pour ma première communication. Je publiai en effet une seconde