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LETTRE À M. ERNEST RENAN

et la possibilité de leur venue jusqu’à la côte du Brésil, possibilité qui m’était démontrée par les travaux de Maury et de ses continuateurs sur les courants océaniques. La probabilité s’accroît si l’on admet la réalité de la circum-navigation du continent africain par les Phéniciens envoyés par le pharaon Néchao, selon de récit d’Hérodote, comme le croient aujourd’hui beaucoup de géographes, d’archéologues et d’orientalistes ; s’il en est ainsi, il faut reconnaître comme fort admissible la venue involontaire de ces navigateurs, ou de partie d’entre eux, jusqu’à la côte du Brésil.

« L’impétuosité du courant appelé équatorial ou brésilien, qui part de l’extrémité méridionale du continent africain et se dirige vers notre côte, est considérable ; à cette circonstance s’ajoutent, pour donner plus de force à ma conjecture, les coups de vent, les tempêtes qui règnent dans cette région le long de la côte d’Afrique.

« Six mois se passèrent ainsi, j’avais à peu prés terminé la version de la dite inscription, et ne voyant plus aucun moyen particulier dont je pusse m’aider pour avoir des nouvelles de celui qui avait découvert le monument, j’eus recours à la presse, et il me parut utile d’exposer succinctement ce qui s’était passé. En m’adressant aux journaux de Rio de Janeiro, j’eus le soin de les avertir que l’Institut historique et moi-même, nous suspendions notre jugement à l’égard de l’authenticité de l’inscription,