Page:Lettre d'Abgar, 1868.djvu/47

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Vous n’ignorez pas d’ailleurs et vous attestez que tout ce que nous disons et enseignons se trouve écrit dans les livres des prophètes que possèdent les Hébreux ; et les paroles de ces hommes élus rendent un éclatant témoignage à notre doctrine pour ce qui concerne la naissance de Jésus-Christ, sa passion, sa résurrection, son ascension, son second avénement et le jugement dernier, toutes choses que les Hébreux ne comprennent pas. Et quand ils s’opposent à nous ils s’opposent à leurs prophètes ; car comme ils les ont poursuivis de leur vivant, de même ils combattent, après leur mort, les vérités que renferment leurs livres. Évitez encore les païens qui adorent le soleil et la lune, Bélus et Nabo, et les autres créatures célestes ou terrestres, qu’ils honorent du titre de dieux, mais qui en vérité furent établis par leur Créateur pour servir aux besoins des hommes, et ne sont nullement dieux par nature. Fuyez les païens, encore une fois, car ils se prosternent devant les choses créées ; comme je vous l’ai déjà dit, c’est pour tirer les hommes de l’erreur dans laquelle ils se trouvaient en s’adonnant au culte des vains simulacres, qu’est venu au monde le Seigneur ; car toute créature reçut son existence par la volonté du Créateur qui peut, à son aise, la dissoudre et la réduire au néant ; ainsi le maître de l’univers délivra les enfants des hommes du joug honteux du paganisme pour être seul l’objet de leur adoration ; vous savez tous que celui qui désavoue le roi et offre de servir ses sujets trouve une mort cruelle. N’examinez pas les choses invisibles et ne faites pas de questions au sujet des endroits des livres saints et des paroles des prophètes dont le sens véritable est au-delà de la portée de votre intelligence ; croyez et sachez que ce que je dis, je le dis rempli de l’esprit de Dieu ; celui qui abjure sa foi et qui ne croit pas aux paroles des prophètes renie le Fils de Dieu et sera condamné. À Dieu ne plaise que ce malheur vous arrive ; car les chemins du Seigneur sont droits, et les justes y marchent sans glisser, tandis que les renégats y chancellent,