Page:Lettre d'Abgar, 1868.djvu/49

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cette foi, aimez-les sans complaisance, et quand ils pèchent, avertissez-les selon qu’ils le méritent ; montrez-leur avec franchise vos bonnes œuvres, afin que les autres aussi y soient amenés, car c’est ainsi qu’ils retrouvent leur vie devant Dieu.

» Les livres que vous lirez dans l’église en présence du peuple seront : la Genèse, les Prophètes, l’Évangile, les épîtres de Paul que fit apporter de Rome Siméon Pierre, les Actes des Apôtres que nous fit venir Jean, le fils de Zébédée, de la ville d’Éphèse[1]. Vous lirez ces livres dans l’église de Jésus-Christ, et tous les autres vous seront défendus, car ils ne contiennent pas les vérités qui se trouvent dans les livres que vous avez adoptés avec foi. Et notre maître, le roi Abgar, et ses illustres satrapes qui m’ont entendu parler aujourd’hui en votre présence, seront témoins durant ma vie et après ma mort, que j’ai prêché ouvertement la doctrine du Seigneur devant tous, que je suis prêt à prêcher encore dans d’autres pays, et que je n’ai rien gagné en ce monde excepté la parole du Christ qui m’a rendu heureux, et au moyen de laquelle j’ai fait à mon tour le bonheur de plusieurs personnes, et qui m’accompagnera dans mes voyages vers les contrées où j’irai annoncer la vérité de l’Évangile pour instruire les Gentils et pour les ramener à Jésus-Christ qui m’a envoyé pour travailler au salut des païens et à la stabilité de l’église.

*[2] Mais vous vous rappelez ce que je vous ai dit

  1. Nous avons déjà remarqué qu’au temps de l’apostolat de notre S. Thaddée aucun des livres du Nouveau Testament n’était pas encore écrit ; il y a donc ici sans doute une interpolation ; mais peut-être elle est assez ancienne, et remonte au temps même des disciples immédiats de S. Thaddée, pendant que les livres ici mentionnés seraient publiés, tandis que les autres (tels que les Épîtres encycliques et l’Apocalypse) n’auraient pas encore paru. Les Syriens soutiennent qu’Abgar fit traduire tout le Vieux Testament à Thaddée même.
  2. Ce morceau entre deux astérisques n’est pas d’accord avec le précédent et d’ailleurs il est inconséquent et erroné, et tout-à-fait apocryphe et interpolé. Une preuve éclatante en est que ce morceau se trouve écrit détaché dans quelques unes de nos