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Page:Lettredefnelon00fn.djvu/28

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tuant son honneur, il jouit de votre confiance. Vous lui livrez les gens de bien, vous lui laissez tyranniser l’Église, et nul prélat vertueux n’est traité aussi bien que lui.

Pour votre confesseur [1], il n’est pas vicieux, mais il craint la solide vertu, et il n’aime que les gens profanes et relâchés : il est jaloux de son autorité que vous avez poussée au-delà de toutes les bornes. Jamais confesseurs des rois n’avoient fait seuls les évéques, et décidé de toutes les affaires de conscience. Vous êtes seul en France, Sire, à ignorer qu’il ne sait rien, que son esprit est court et grossier, et qu’il ne laisse pas d’avoir son artifice avec cette grossièreté d’esprit. Les Jésuites même le méprisent, et sont indignés de le voir si facile à l’ambition ridicule de sa famille. Vous avez fait d’un religieux un ministre d’État ; il ne se connoît point en hommes, non plus qu’en autre chose. Il est la dupe de tous ceux qui le flattent

  1. Le P. La Chaise