Page:Lettredefnelon00fn.djvu/29

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et lui font de petits présents. Il ne doute ni n’hésite sur aucune question difficile. Un autre très droit et très éclairé n’oseroit décider seul. Pour lui il ne craint que d’avoir à délibérer avec des gens qui sachent les règles. Il va toujours hardiment sans craindre de vous égarer ; il penchera toujours au relâchement, et à vous entretenir dans l’ignorance. Du moins il ne penchera aux partis conformes aux règles que quand il craindra de vous scandaliser. Ainsi, c’est un aveugle qui en conduit un autre, et, comme dit Jésus-Christ, ils tomberont tous deux dans la fosse.

Votre archevêque et votre confesseur vous ont jeté dans les difficultés de l’affaire de la régale, dans les mauvaises affaires de Rome ; ils vous ont laissé engager par M. de Louvois dans celle de Saint-Lazare, et vous auroient laissé mourir dans cette injustice, si M. de Louvois eût vécu plus que vous.

On avoit espéré, Sire, que votre conseil vous tireroit de ce chemin si égaré ; mais votre