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Page:Lettres d’un Provençal à son épouse, 1867.djvu/16

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LETTRE DEUXIÈME


mière allée ; je tâtonne pour trouver un escalier et tombe les quatre fers en l’air à travers deux énormes chiens qui venaient de consommer l’acte que je cherchais à faire. En me relevant, mon oreille fut frappée de quelques sons… j’écoute et j’entends des soupirs énergiques qui venaient de dessous une trappe de cave. Je veux avancer pour aller jusqu’à eux, et tout en étendant mes bras, je sens quelque chose qui s’entr’ouvre sous l’un d’eux. J’approche…, je vois à la faveur d’un reste de lampion, un homme de robe étendu par terre, dont la figure se trouvait cachée par le cul d’une vieille femme qui était à califourchon dessus. Je restai près d’une heure en contemplation ; à la fin, ne les voyant bouger ni l’un ni l’autre, j’étendis de nouveau mes bras, et trouvant une espèce d’escalier, j’y monte. Arrivé au premier, je regarde par un carreau de papier, auquel je fais un trou ; j’aperçois, sur un mauvais grabat, deux vilaines toupies qui semblaient s’épiler réciproquement la motte, tandis qu’une troisième suçait, à genoux, l’engin d’un vieillard, qu’à sa mise je présumai être dans la finance. La position gênante que j’étais obligé de prendre pour admirer ce groupe ne me permit pas d’y rester longtemps ; je remontai à l’étage au-