dessus. Là, il se faisait un vacarme effroyable.
Je ne pus entendre que très confusément : toujours
on s’y donnait de vigoureuses claques sur
les fesses. Plus haut la porte était ouverte, c’était
une chambre qui n’avait pas de fenêtre et où se
trouvaient quatre mauvaises putains nues, avec
autant d’hommes ; je feignis de vouloir redescendre
lorsqu’une d’elles vint à moi et me dit à
mi-voix : « Ce sont des aveugles qui jouent de
la musique dans les rues et qui viennent nous
apporter leur recette pour que nous les amusions.
Restez là si vous voulez nous voir. »
J’usai de la permission, et comme je trouvais
rare que des aveugles eussent le caprice de faire
mettre des femmes nues, de les faire danser
parmi eux et de les enfiler alternativement et au
hasard, je voulus en faire des provençaux. Je fis
signe à l’une des putains de venir à moi et lui
dis : — Je veux me faire enculer par ces quatre
viédases et qu’ils croient que ce soit vous
qu’ils enculent. — Combien donnes-tu ? me
demanda la veson. — Six francs. — Donne. —
Tiens, les voilà. Aussitôt elle défait ma culotte,
fait signe à ses camarades, prépare les membres
des athlètes et, en moins de quelques minutes,
m’emplit le cul du foutre des quatre mendiants,
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LETTRE DEUXIÈME