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LETTRE CINQUIÈME


ne convient qu’à ceux qui veulent foutre en tétons.

Vint après ma Louise. À côté était une petite brune de quinze à seize ans qui me dit s’appeler Élisa. Ses yeux sont bleus ; sa bouche est petite et ornée de belles dents, sa peau tant soit peu huileuse ; c’est un bijou de pacotille, Laurence s’annonce d’elle-même. Elle peut passer pour belle femme. Environ dix-huit ans. Blonde ; d’une fraîcheur éblouissante ; sans être grasse ses chairs sont fermes. C’est elle qui est la première coureuse du bordel, à cause de sa taille avantageuse et de sa figure enfantine. Elle trotte menu et se tient presque toujours en face la rotonde dans le jardin du palais. Les amis pourront en essayer.

Enfin, la dernière était Adélaïde. C’est une petite espiègle au nez retroussé ; yeux enfoncés et petits, mais vifs. Elle a le poil roux, pas de gorge, en revanche elle possède une jambe parfaitement faite. On peut la visiter lorsqu’on est mélancolique.

Tels sont mes personnages. Je ne te parlerai pas du souteneur, il passe pour le fouteur de la Lévêque, sa mine et sa tournure sont celles d’un savoyard. Je disposai mon monde ainsi qu’il