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Page:Lettres d’un Provençal à son épouse, 1867.djvu/63

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LETTRE HUITIÈME

Rose, bien nommée à cause de son teint vermeil, il lui manque déjà quelques dents incisives ; mais qu’on se rassure, elle doit s’en faire remettre d’autres. Galerie du Lycée, no 26.

Juliette, sœur de cette fameuse libertine : rue Trousse-Vache, no 100. On peut la considérer comme une beauté, si ce n’est qu’elle a un tuyau de commodités dans l’estomac.

Amable, rue Tire-boudin, no 80. Elle a plus d’apparence que de réalité. L’art lui est d’un grand secours. Le ventilateur qu’elle a dans le bec lui fait tuer les mouches au vol.

Aline, superbe créature, bonne et douce, foutant comme la déesse de la volupté. Je te la recommande particulièrement, elle demeure rue des Déchargeurs, no 3.

Germancé, petite sotte, jouant le bel esprit, écourtée sur pattes et de grandes oreilles, rue Bétizy, no 1.

La Goulue, rue Vide-Gousset, no 8. Tétons pendants nonobstant le corset élastique, bras longs et décharnés. C’est seulement pour faire nombre qu’elle vient au foyer.

Madelon, au Palais, no 150. Fille enjouée, modeste sur ses appas qu’elle n’a pas. Il faut lui rendre justice, elle se connaît.