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Page:Lettres de Mlle de Lespinasse (éd. Garnier).djvu/384

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nière j’ai pu dîner trois fois avec vous, et vous ne l’avez pas voulu. Je pouvais vous voir tous les jours, car l’ambassadeur, M. de Schomberg, M. d’Andezi, etc., logent aussi loin que vous ; mais ils ne tiennent pas à tant de choses, ni à tant de personnes, mais ils n’ont pas de chaînes qu’ils aient choisies, moyennant quoi, ils les mettent souvent à terre ; ils ont raison et vous n’avez pas tort : j’en aurais, moi, si je m’oubliais à vous écrire. Souvenez-vous donc de faire inscrire toutes les listes pour la répétition de mardi ; joignez-y M. et madame la baronne de Breil.

Mon Dieu ! ne vous occupez donc plus de ma santé, cet intérêt me pénètre ; mais je crains qu’il ne vous fasse souffrir.



LETTRE CLVIII

Midi, mars 1776.

Je n’entends pas ce que cela veut dire. À propos de ce propriétaire, vous dites : Je n’ai jamais rien vu de si difficile. En quoi ? pourquoi ? Je n’entends pas ; mais puisque vous voulez bien prendre la peine de faire faire ce bail, je voudrais que ce ne fût pas le vendredi. Ce jour, ce nom me fait encore frissonner d’horreur. Si cela vous est égal, choisissez samedi ; ou bien je ne le signerai que samedi. Pardon de tout cet ennui. Non, je n’envoie plus chez vous, je ne vous presse plus de me donner du temps. Il me semble que c’est forcer nature que de chercher à vous rapprocher. Par la nature des choses, par les circonstances, par nos goûts, par nos âges, nous sommes trop séparés pour