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LETTRES DE NOBLESSE

qu’il a vécu avec le mesme zèle et la mesme capacité ; ces exemples ont tellement excité et perfectionné ledit Armand Claude Mollet que dès l’année 1692, nostre bisayeul luy donna la survivance des charges de son père ; la réputation qu’il s’est acquis le fit pourvoir de celle de controlleur général de nos bâtimens, jardins, arts et manufactures en 1698 ; l’Académie d’architecture ayant été rétablie en 1699, il fut choisi des premiers pour entrer dans un corps composé de personnes d’élite ; enfin en 1700, 1712 et 1718 les soins les plus importans de son art luy ayant esté confiez à differens titres, nous avons bien voulu y en ajouter qui, mérités par ses ayeux et par luy, ont été pour faire jouir sa postérité des honneurs qu’ils ont acquis. A ces causes et autres à ce nous mouvans, de l’avis de nostre très-cher et très-amé oncle le duc d’Orléans, régent, et de notre grâce spécialle, pleine puissance et autorité royalle, nous avons annobli par ces présentes signées de nostre main, annoblissons nostre amé Armand Claude Mollet et ses enfans, mâles et femelles, nez et à naistre, etc., voulons qu’ils puissent porter armes timbrées telles qu’elles sont signées dans ces présentes lettres et réglées par le sieur d’Hozier, nostre généalogiste et juge d’armes de France, suivant la commission contenue dans l’arrest du conseil du 18 décembre 1696, ycelles faire graver et insculper en ses maisons, terres et seigneuries en vertu des présentes qui ne pouront estre sujettes à aucune supression. Si donnons en mandement etc…

Donné à Paris, au mois de janvier l’an de grâce 1722 et de notre règne le 7e. Signé : Louis, etc… Arch. nat. : Z, 6026, fol. 137, vo.




X.


Louis DE BOULLONGNE, peintre.

Les lettres-patentes qui concernent Louis de Boullongne, successeur d’Antoine Coypel, comme premier peintre du Roi, rappellent les travaux les plus importants de sa carrière. Il est malheureux que toutes les lettres d’anoblissement ne soient pas aussi détaillées que celles-ci. Toutes les œuvres citées ici sont assez connues pour que nous soyons dispensé d’y insister. On trouvera d’ailleurs des renseignements sur notre artiste dans les vies des Premiers Peintres du Roi,