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ACCORDÉES AUX ARTISTES EN FRANCE.

ront de ces hommes distingués injustement dédaignés. Voici sommairement cette généalogie telle qu’elle résulte de nos lettres patentes :

1. Pierre Mollet, jardinier des Tuileries, 1588.

2. Claude Mollet, son fils, jardinier des Tuileries, de Fontainebleau et de Villers-Coterets.

3. Claude Mollet, fils du précédent, jardinier des Tuileries, de Fontainebleau, Saint-Germain-en-Laye, Liancourt et Versailles.

4. Charles Mollet, fils de Claude II, continue les travaux de son père.

5. Armand Claude Mollet, fils de Charles, a la survivance de son père en 1592 ; il reste à rechercher les différentes charges de Charles auxquelles le document fait allusion.

LETTRE D’ANOBLISSEMENT POUR LE SIEUR ARMAND CLAUDE MOLLET.

(Janvier 1722).

Louis… La générosité de la nation luy faisant préférer les titres d’honneur aux récompenses utiles, nous avons toujours remarqué que rien n’animoit davantage les différens talens de nos sujets, que d’en gratifier ceux qui se sont distinguez par leurs travaux ou leurs services, et si nous les avons souvent accordez au mérite personnel, à plus forte raison les devons-nous à ceux qui en s’appliquant sans relâche aux arts les plus nécessaires ne font que suivre un zèle héréditaire que leurs pères leur ont successivement transmis ; dans cet esprit, estant bien informez que nostre bien amé Amand Claude Mollet, arrière-petit-fils de Pierre Mollet qui, dès l’année 1588, avoit le soin de l’ancien jardin des Thuilleries, que Claude Mollet, son fils et son successeur, embellit de manière que noz prédécesseurs lui confièrent les desseins des jardins de nos maisons de Fontainebleau et deVillers-Cotterets ; Claude Mollet, fils du précédent et son successeur dans sa charge, n’employa pas moins utilement ses talens ; c’est à ses desseins qu’on doit le magnifique jardin du titre de nostre maison royalle de Fontainebleau, comme ceux de Saint Germain-en-Laye, Liancourt, et le premier establissement de ceux de Versailles ; aussy en 1653 (ou 8 ?) le feu Roy le logea dans le Louvre et luy donna le soin particulier du jardin de ce château et de tous ceux qui se pouroient faire dans la suite. Ces avantages furent continuez à Charles Mollet, son fils, qui s’en estoit rendu digne et qui a continué tant