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ACCORDÉES AUX ARTISTES EN FRANCE.

son temps si son talent comme graveur n’avait effacé ses autres mérites. Ajoutons que Cochin, né en 1715, ne mourut qu’en 1790. À cette époque, il avait cessé depuis longtemps, c’est-à-dire depuis la nomination de Pierre à la dignité de premier peintre du Roi, d’avoir une influence directe sur la direction des Beaux-Arts. Les détails que l’acte suivant contient sur les travaux de Cochin nous dispensent d’insister sur son œuvre gravé qui est immense ; car la facilité n’était pas un des moindres dons de l’artiste. Nous comptons lui consacrer prochainement une étude spéciale accompagnée de nombreux documents inédits.

LETTRES DE NOBLESSE DE COCHIN, GRAVEUR DU ROY.


(Mars 1757.)

Louis etc., Informé du renom que s’est acquis dans l’art de la gravure notre cher et bien-aimé Charles-Nicolas Cochin, l’un de nos graveurs ordinaires, garde des desseins de notre cabinet, secrétaire perpétuel de notre Académie de peinture et sculpture, et censeur royal pour les ouvrages qui ont trait aux arts, nous l’avons jugé digne de cette marque flatteuse de notre satisfaction et de notre bienveillance. Les preuves qu’il a données de la supériorité de son talent dans un art qui fait tant d’honneur à la nation française sont héréditaires dans sa famille. Indépendamment de plusieurs de ses parents qui l’ont professé avec distinction, son père, aussi l’un de nos graveurs de notre Académie, a été choisy par les premiers gentilshommes de notre chambre pour exécuter sous leurs ordres toutes les parties relatives à la cérémonie de notre sacre ainsi que différentes fêtes et pompes funèbres. Charles-Nicolas Cochin a eu lui-même l’avantage d’être chargé dès sa tendre jeunesse de seconder son père dans les mêmes travaux, et on l’a vu avec admiration réunir en lui dans un égal degré de force deux parties communément distinctes et séparées, le dessein et l’exécution. Les fêtes données en 1739 pour le mariage de notre très-chère et très-amée fille l’infante d’Espagne, duchesse de Parme, celles qu’ont occasionnées les deux mariages de notre très-cher et très-amé fils le dauphin, en 1745 et 1747, et celles qui ont suivi la naissance de notre très-cher et très-amé petit-fils le duc de Bourgogne, sont autant de témoignages de ses heureux succès dans l’un et l’autre genre. C’est aussi ce qui nous a déterminé à le charger