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Page:Leury - Histoire de Rouyn.djvu/120

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devant un petit cadavre qui est le sang de votre sang et, en vous frappant la poitrine vous devez vous avouer : « C’est moi qui suis son assassin ». Voilà la cause terrible de la mortalité infantile, du poison bu sur les lèvres de cette empoisonnée. Nos foyers sont brisés, des femmes et des enfants sont abandonnés sur la rue, tout cela pour satisfaire la passion de l’impudicité. L’on a oublié les serments faits au pied dedevant l’autel, aux pieds d’une gourgandine on a renié l’amour paternel, l’on a cherché dans les bras d’une vendeuse d’amour les caresses défendues et, par le même coup, le foyer s’est trouvé désuni. On a renié tous ses devoirs, renié que l’on était le gardien et le protecteur de la famille et qu’on devait la diriger avec un esprit d’amour et de dévotion. Dans chaque loge, l’image d’un jeune enfant est pendue au mur de la salle. Il est à genoux et fait sa prière du soir. C’est l’enfant de Moosehearth et notre Ordre nous dit : « Frères, que dans vos yeux se reflète toujours l’innocence de ce tout petit. »

L’Ordre des Moose ne se contente pas de nous proposer la pratique de la Pureté, elle veut aussi que nous soyons charitables. L’homme n’est pas né pour vivre solitaire. Dieu l’a créé pour être en société. Cette faveur du Créateur nous crée des devoirs et ces devoirs se résument tous dans cette parole de St Paul : « Filioli mei, mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres. » C’est la pierre fondamentale de notre Ordre : — « Vous vous dévouerez pour vos semblables et les jugerez d’après leurs vertus, non d’après leurs vices » ; voilà ce que dit le rituel. Et quoi de plus beau de voir des hommes s’entraider les uns les autres, le riche prenant soin du pauvre, le patron traitant son ouvrier non comme un esclave, mais comme un fidèle serviteur. Point n’est besoin d’être riche pour cela, chacun peut faire sa part, une parole d’encouragement, de consolation est plus appréciée que l’argent donné. Ce qu’il faut, c’est le cœur qui doit faire agiranimer nos actes. L’Ordre est formel là-