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ait avec bonheur se réaliser le souhait du souverain Pontife Grégoire XVI : « Croissez et multipliez-vous ». Après l’approbation romaine, le Père Querbes cumula pendant vingt ans la charge de curé de Vourles et de Supérieur de sa Communauté et son zèle apostolique ne se démentit jamais. Cependant les travaux et les épreuves finirent par miner son existence et le bon père Querbes rendait sa belle âme à Dieu le 1er septembre 1859. Ses dernières paroles à ses fils désolés furent : « Mes enfants, soyez fidèles à l’obéissance ».

En 1901, les gouvernements Combes et Waldeck Rousseau qui depuis quelque temps avaient endormi le clergé français avec leur libéralisme politique en lui disant : « Les curés dans leur sacristie » — forcèrent les Clercs de St Viateur à émigrer, leur enlevant tout ce qu’ils possédaient. C’est alors que la Province de Vourles étendit son autorité sur la Belgique et celle de Rodez, sur l’Espagne, deux pays bien accueillants. Longtemps auparavant, l’Institut avait essaimé et fondé des établissements à Joliette, Canada en 1847 et à Bourbonnais dans l’Illinois, en 1882. Nous reviendrons tout à l’heure sur la fondation canadienne.

L’Institut de St Viateur est gouverné par un Supérieur Général, prêtre élu par le Chapitre pour dix ans. Actuellement c’est le Très Révérend père P.-Émile Farley, un canadien de St Gabriel de Brandon, Joliette. Le Supérieur est assisté par un Vicaire, prêtre élu par le Chapitre — Rév. père Jules Blanchard, français — et de quatre autres membres appelés Assistants Généraux. Ces six membres constituent le Conseil Général dont le siège est à Jette St Pierre en Belgique.

Chacune des cinq Provinces — Vourles, Rodez, Montréal, Chicago et Joliette — est dirigé par un Supérieur Provincial, prêtre nommé par le Supérieur Général et assisté de cinq membres qui composent avec lui le Conseil Provincial.

Enfin, à la tête de chaque maison, il y a un Régent — supérieur ou directeur — qui reçoit son autorité du Provincial. Dans les maisons importantes, le Régent est assisté d’un Conseil local. Voilà pour l’organisation administrative de notre Communauté.

Les Clercs de St Viateur, Pères ou Frères, sont des religieux qui, par toutes leurs fonctions et œuvres se proposent d’assister le clergé paroissial en son ministère évangélique. Pour y arriver, ils ont une triple fin : 1o — Leur sanctification personnelle ; 2o — L’enseignement de la Doctrine chrétienne à la jeunesse ; 3o — Le service des Autels. C’est ainsi qu’ils forment des élites prometteuses des plus grands biens sous l’action persévérante de leurs maîtres compétents. Leur devise est : « Laissez venir à moi les petits enfants ». Les religieux éducateurs s’inspirent de cette parole du Christ aimant les enfants d’un amour surnaturel et considérant en eux surtout leur vocation à la grâce, le père Querbes avait voulu que ses disciples fassent de l’Action catholique. Or, dans son pri⁁ncipe essentiel, l’Action catholique est la collaboration de ceux qui ne sont pas prêtres au ministère apostolique de ceux qui sont prêtres.


Centenaire de l’arrivée au Canada des Clercs de Saint-Viateur.[1]


Les Clercs de St Viateur de Rouyn sont donc les vrais fils du Vénérable Père Querbes. Le fondateur de la Province canadienne fut le Père Etienne Champagneur qui naquit le 8 août 1808, à Recoules, diocèse de Rodez, France. Il quitta sa patrie, le 30 avril 1847, a-

  1. Banquet à l’hôtel Windsor de Rouyn pour souligner le centenaire de l’arrivée au Canada des Clercs de Saint-Viateur, J. H. Bolduc, 1947, Fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, BAnQ de Rouyn-Noranda ; NdÉ.