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Page:Leury - Histoire de Rouyn.djvu/63

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INSTITUT DES CLERCS DE ST-VIATEUR




La France était à un moment où les esprits échauffés avaient armé les Français les uns contre les autres dans une guerre fratricide. Dieu avait été banni, les églises détruites, les prêtres et les religieux assassinés. Ceux qui n’avaient pas renié leur obédience à Rome étaient traqués et ne pouvaient exercer leur ministère qu’en secret. C’est dans une telle atmosphère que naquit Jean-Louis-Joseph-Marie querbes, à Lyon, France. L’on était au 21 août 1793. la maman très chrétienne ne voulut pas retarder le baptême de son bébé ; l’enveloppant dans son tablier pour le cacher aux regards inquisiteurs, elle le conduisit dans une grange où un prêtre fidèle lui administra le sacrement du baptême. Dieu avait voulu laisser dans la mémoire de cette enfant un souvenir inoubliable del l’héroïcité du clergé français, durant ces temps troublés. Elevés par des parents très chrétiens, il puisa dans leurs exemples cette candeur et ce haut idéal qu’il avait de la vertu. Déjà à 10 ans, le 13 octobre 1803, il faisait vœu de chasteté, vœu écrit de sa propre main. Après de sérieuses études classiques, il entra au Grand Séminaire de Lyon, où en compagnies telles que celle de l’abbé Vianney, le saint curé d’Ars. Il se prépara au sacerdoce. Prêtre en décembre 1816, il fut nommé vicaire à St-Nizier, diocèse de Lyon, sa paroisse natale. A ce poste, il déploya les qualités non seulement de prêtre, mais aussi d’éducateur. La France, à ce moment, était dans un grand besoin d’éducateurs, les religieux enseignants ayant souffert beaucoup de la Révolution. Le 31 octobre 1822, l’abbé Querbes fut nommé curé de Vourles, un petit village situé près de Lyon. Tout de suite, son zèle s’exerça à lutter contre le dérèglement des mœurs causé par les soldats qui avaient servi dans les armées de Napoléon, mais son ministère le força à comprendre que pour une lutte semblable il lui fallait mettre au cœur de la génération qui s’élève des sentiments véritablement religieux. Primitivement, c’est-à-dire vers la fin de 1826, il ne rêvait que de venir en aide, par la formation de quelques maîtres chrétiens, à ses confrères dans le ministère, desservant, comme lui, les plus humbles paroisses. Puis en 1828, il réunit à son presbytère plusieurs jeunes gens qu’il forma à la piété tout en leur donnant les connaissances nécessaires pour obtenir leur brevet de capacité. Ce fut le grain de sénevé qui devait, plus tard, devenir un grand arbre. L’Institut des Clercs de St-Viateur reçut l’approbation royale le 10 janvier 1830, l’approbation épiscopale, le 3 novembre 1831 et moins de dix ans plus tard, le 31 maix 1839, le Pape Grégoire XVI approuvait les statuts de la nouvelle Association. C’est le centenaire de cet événement que les fils du Père Querbes se préparent à célébrer à la fin du mois présent. Les postulants vinrent nombreux et le premier noviciat fut ouvert à Vourles le 7 juin 1839, en la fête du Sacré Cœur. L’Institut fut mis sous la protection d’un Saint Lyonnais, St Viateur, car le père Querbes fut vivement impressionné par son humilité, sa piété et son attachement pour son saint évêque ; c’est alors qu’il résolut de le donner comme modèle à ses futurs disciples. Du vivant de son fondateur, l’Institut de St Viateur se répandit rapidement non seulement en France, mais aussi dans l’Amérique du Nord. Le Père Querbes voy-